798 Art District

La zone 798 se trouve dans le quartier de Dashanzi à Pékin. En fait il s'agit d'un ancien gros site industriel aujourd'hui devenu LE quartier artistique et "fashion" de la ville..

C'est là que l'on produisait jusque dans les années 1990 les composant confidentiels de l'armée chinoise. Ce complexe d'usine fut construit dans le cadre d'une collaboration entre la Chine et les pays soviétiques, sorte de symbole de la collaboration entre pays socialistes. Mais, sa conception architecturale fut confiée aux Allemands de l'Ouest, et au final se rapproche plus du Bahaus que du style soviétique ou Maoïste. Les espaces intérieurs des usines sont donc très larges avec de grandes arrivées de lumières.

A l'époque cet espace fut officiellement baptisé 718 parce que tous les complexes militaires se devaient de commencer par un 7.

La production, qui commença en 1957, se développa très vite et au bout de 10 ans l'usine fut divisée en plusieurs unités afin de faciliter sa gestion: 706, 707, 751, 761, 797

et 798, la plus importante.

Après les réformes des années 1980 (avec Deng Xiaoping) le gouvernement devint plus frileux pour financer les entreprises nationalisées et 798 connut un déclin progressif. Si bien qu'en 1980 la production s'était quasi arrêtée et les propriétaires du lieux se mirent chercher de nouveaux locataires pour ces constructions désormais désertées.

Et cela tombait à pic pour les artistes contemporains de Beijing qui, souvent mis à l'index par les autorités, cherchaient justement un endroit pour s'établir. Ainsi, après avoir connu des déménagements successifs à Beijing c'est là qu'ils élurent domicile.

En 1995 l'académie des Beaux Arts s'installe dans l'usine 706 et ce n'est qu'un début...

Aujourd'hui cet espace industriel tient plus du quartier branché que d'autres choses, les galeries se compte par centaines et sont entouré de magasins de fringues

ou d'objets branchés et de cafés à la western style.

Les visiteurs, les touristes, les artistes et les curieux s'y promènent quotidiennement croisant les quelques ouvriers qui restent présent dans le district.

C'est pour ma part un endroit que j'ai découvert lors d'une sortie avec le lycée pour une expo d'un photographe espagnol et dès le début j'ai accroché.

C'est un endroit où il fait bon se balader loin de la ville et de sa circulation étouffante. Et en même temps dès qu'on sors des sentiers battus on se retrouve à faire des kilomètres dans des endroits totalement en friche où l'on ne croise que des ouvriers en train de travailler sur leur chantiers....

Aujourd'hui étant donné l'essor que ce quartier a connu l'art underground ne se trouve plus ici et les puristes critiquent ce lieu qu'ils considèrent désormais trop porté sur "l'art commercial et facile".

Il n'empêche ce décor industriel où l'on trouve encore les slogans du communisme avec ces œuvres d'art immenses que l'on croise un peu partout est tout de même un lieu assez fascinant et déroutant. Un endroit qui pour moi vaut le détour.

Si vous êtes à la recherche de l'art, le vrai c'est du coté de Caochangdi qu'il faudra se déplacer (un village non loin de la zone, de l'autre coté du 5ème périphérique. C'est même là que depuis quelques années s'organise le printemps de la photographie, une collaboration avec le Festival d'Arles et de ses rencontres internationales de la photo, rien que ça! Alors rendez-vous au printemps pour la suite...

Source: Planète chinois n°4 / Juin 2010

Comments

[Mariondoc]

Merci Anne!

[anne]

bonne réception!!

anne

[marje]

... usines à rêves...
trop belles photos...